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9 juin 2008

Pêches

Cher lecteur, tu connais, probablement comme tout un chacun, les restaurants self-service - mais je me garderais bien d'en faire une généralité, car certains ne vont jamais au restaurant, d'autres vont au restaurant mais jamais dans des self-services. Un fait est tout à fait remarquable dans ce type de restaurant : la première chose qu'on te propose, c'est de commencer par la fin. Oui, après avoir pris un plateau, posé dessus couverts, verre et morceau de pain, ce sont les desserts qui te sont d'abord présentés. C'est vachement curieux. Enfin pas tant que ça : tu as faim, tu es gourmand, tu te jettes sur les desserts, laitages et autres fromages ; ton plateau est déjà bien garni quand tu abordes enfin le stand des plats chauds, et même si l'ingestion de tout ce que tu as déjà choisi te calerait l'estomac pour un bon moment - nous parlons ici de satiété, pas d'équilibre alimentaire - tu vas quand même prendre une viande et des légumes - les plus lucides d'entre nous résisterons, ils prendront un poisson avec légumes vapeur, cf l'équilibre déjà mentionné. Au final, tu mangeras trop, avec le corollaire bien étudié, tu dépenseras trop, en tout cas plus que si tu avais composé ton repas dans l'ordre qui préside généralement à nos déjeuners occidentaux.

Le restaurant de mon entreprise est un self-service. Mais pas comme les autres. Non ! C'est une histoire de fou ! Quand tu arrives, c'est comme partout, plateau, fourchette, couteau, petite cuillère - pas de grande, il y a rarement de la soupe ; mais pas le pain, pas tout de suite. Et c'est maintenant que tu rentres dans la quatrième dimension, the twilight zone begins here : les entrées sont là, juste devant toi, quelle folie ! Avec un choix assez large, d’ailleurs,  charcuteries, salades simples ou composées, crudités variées, même des petites créations du chef qui font plaisir, mais qui coûtent bonbon. Les entrées au début… Ha ! Mon bon monsieur, tout fout le camp ! Ensuite viennent les plats chauds, très classiquement, des viandes, rouges et blanches, légumes et féculents, et pour les malades, poisson et légumes vapeur. Et c’est juste avant de passer à la caisse que sont proposés les fromages secs, yaourts, fromages blancs, compotes de pomme, mille-feuilles, tartelettes, flancs pâtissier, gratins de fruits, parts de gâteaux – forêt noire, fraisier, tarte au pomme, fondant chocolat, et j’en oublie – et le pain. Tout à l’inverse des pratiques éprouvées par quelques décennies de plumages de pigeons et d’attrapages de gogos dont le cerveau se bloque dès que la faim se manifeste, et reste ensuite embrumé d’avoir trop mangé, parce que quand même, faut finir, au prix que ça coûte. Mon self à moi dans ma boite, un truc de ouf !

Hier donc, juste avant de laisser quelques euros dans un déjeuner somme toute moyen, je me présente devant les fruits, avec dans l’oreille la douce voix de ma moitié me recommandant – et comme dit l’autre, dans recommander, il y a re – me recommandant disais-je, de manger au moins un fruit par jour, et en mari obéissant, conscient du bien fondé de ce conseil, dicté à la fois par le souci de ma santé et la conviction profonde de son efficacité, je m’apprête à en choisir un : il y a des pommes, des jaunes et des rouges – je sais que ces fruits portent un nom particulier, comme batavia et gariguette sont des marques de salades et fraises, mais je n’arrive pas à les retenir – des oranges et des pêches (même s’il est très possible que ce soient des nectarines ou des brugnons). Le manque de soleil de ce printemps pourri m’incite à opter pour une pêche, autant manger un peu de soleil puisque le ciel ne veut pas nous en donner. Je prends une pêche avec ma p’tite mimine, pour apprécier sa mureté, non je crois que ça ne se dit pas, son mûrissage peut-être, je vais voir le dictionnaire et je reviens.

(Compte quelques minutes, cher lecteur, avant de lire la suite, qui ne sera écrite que quand je reviendrai avec la définition de mûrissage ; si tu lis tout de suite, tu ne trouveras rien, parce que ce n'est pas encore écrit !… Voilà, ça y est, je reviens, j’espère que je n’ai pas été trop long. Ho ! Mais zut ! Il n’y a personne, où est donc passé mon lecteur. Ha si, le voilà ! J’ai eu peur, cher lecteur, que tu sois parti définitivement. Oui ? Tu as profité de la pause pour aller aux toilettes, tu as bien fait. Maintenant, continuons.)

Alors, mûrissage n’est pas adapté à mon propos, c’est maturité qu’il faut utiliser en l’espèce. Donc, je tâte, je palpe cette pêche pour évaluer sa maturité : dure, pas mûre. J’en essaie une autre, pareillement dure. Toutes les pêches proposées sont dures, pas mûres. Comme je n’ai pas envie de pomme ou d‘orange, je prends un yaourt (je ne le dirais pas à ma moitié). Pour plaisanter, j'interpelle le chef et je lui dis, les cailloux dans la corbeille à fruits, ça a du te prendre beaucoup de temps pour les peindre aussi vrai que nature, on dirait de vraies pêches, c'est incroyable ! Mais ça ne le fait pas rire. Et il me répond d’un ton acerbe, ce ne sont pas des pêches, ce sont des nectarines...

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Commentaires
F
T'avais qu'à prendre une pomme...les jaunes c'est des golden, ls rouges au choix: starking, red chief, melrose, pink lady (celle -là elle cumule: rouge et jaune)...interro ce soir!
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