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20 novembre 2008

Entre les murs

Entre les murs

C’est un très beau film, captivant. Une docu-fiction, selon la terminologie moderne. Les personnages sont forts, présents, puissants. Et ces ados, sidérants : non professionnels, ils dégagent un naturel incroyable, élèves tous les jours et acteurs d’un film, jouant d’autres élèves souvent très différents de ceux qu’ils sont, improvisant en grande partie devant la camera tout en respectant les consignes du réalisateur, comme le jazzman improvise sur une grille stricte, le cadre de ce qui est écrit nourrissant la créativité de l’artiste.

L’histoire : une année dans une classe de français, le prof et ses élèves, par petites touches, et les satellites qui gravitent autour, proviseur, profs, surveillants, parents, entre les murs du collège, jamais dehors. La bonne élève, le peut-mieux-faire, l’insoumis, le rebelle, les attachants-chiants et les chiants-insupportables, les sans-histoires et les transparents : une vraie classe de banlieue, de toute les couleurs, de toutes les origines. Et la vie dans la classe pendant la classe, qui fait quoi et comment, et parfois pourquoi – mais c’est vraiment compliqué, pourquoi, le prof sait répondre, de temps en temps, les élèves plus rarement, et le film se veut avant tout une fenêtre, jeter un coup d’œil à l’intérieur, entre les murs.

On quitte la salle de cinéma sans réponse, mais pas indifférent, c’est tout l’intérêt, susciter la réflexion, l’indignation, le désaccord, l’approbation, la compassion, pour le prof ou pour les élèves ou pour eux tous, on sort moins confortable qu’on était entré. Ça se passe comme ça, dans certaines banlieues, est-ce bien, est-ce pas bien, suivant nos opinions, le manque de respect dû au prof est insupportable, ou, ces élèves sont riches de cultures variées et ont tant à offrir à chacun, élèves et prof, le constat se veut neutre autant que possible. C’est un bon film qui remue un petit peu ou beaucoup selon chacun, en fonction de nos résistances à accepter une réalité différente de celle que l’on croyait vraie, qui bouscule certaines de nos certitudes concernant autant le collège que les banlieues et les gens qui vivent dedans, les profs et les élèves.

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Commentaires
K
Moi aussi, j'y suis allée... et effectivement, on sort de cette salle obscure tout bizarre... avec le sentiment d'impuissance, en se disant que même avec toute la bonne volonté du monde, il est vraiment difficile d'aider ces gamins... mais, il faut tout de même y croire, et continuer...<br /> <br /> Par contre, nous avons cette année décidé de prendre un abonnement à la salle culturelle de notre petite commune. Le premier spectacle était ce vendredi soir : "Crise Carmen". Quatre chanteuses, qui au rythme de leur voix créent percussions, rythmes, et chants... Bref, spectaculaire. Et pour les textes, c'est avec un humour très... décalé ?, noir ?, qu'elles nous font "rire"... Difficile de vous faire imaginer... ou juste un petit exemple : elles chantent un texte sur les "vers de la décomposition des corps humains, qui ne viennent pas de la terre"...) j'ai adoré !!!<br /> Bonne nuit !
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