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4 février 2010

Manon Lescaut – Puccini

Samedi soir, nous avons assisté à une représentation de Manon Lescaut, opéra de G. Puccini. J’ai passé une bonne soirée certes, mais sans plus. Alors je suis embêté, car je ne sais trop comment te rendre compte des mes sentiments mitigés à l’égard de ce spectacle.
La distribution était bien, costumes, décors aussi ; l’orchestre l’opéra de Lyon a été excellent encore une fois, très bien dirigé par Kazushi Ono ; mais j’ai eu du mal à m’intéresser, je me suis ennuyé pendant tout le premier acte, puis j’ai doucement accroché, sans passion, l’intrigue – c’est un bien grand mot pour une histoire aussi maigre – trouvant un peu de piquant. Pourtant, c’est la première fois que les solistes des rôles titres nous en mettent plein la vue, ou plutôt plein les oreilles : jusqu’à présent, les différentes productions que nous avons vues et entendues nous ont laissés sur notre faim, au moins quant à la qualité des voix. Moscou quartier des cerises dernièrement, La clémence de Titus, ou même le Traviata la saison dernière : les rôles titres étaient tenus par de jeunes chanteurs, très talentueux c’est sûr, mais encore un peu verts – Lulu, d’Alban Berg, était très bien servi par de grandes voix, mais le niveau et la difficulté de cet opéra exigeant nécessitent des chanteurs expérimentés pour éviter le naufrage. Il faut bien que ces jeunes chanteurs solistes fassent leur expérience, qu’ils s’aguerrissent en se frottant aux grands rôles du répertoire, mais je ne suis pas certain que la scène de l’Opéra de Lyon soit l’endroit pour cela. Cela m’amène deux interrogations : quel rang cette noble institution – comme on dit dans les milieux autorisés de l’ami Michel – veut-elle tenir sur le plan national voire international ? Nous avons remarqué que nombre de ces jeunes chanteurs sont issus des pays de l’anciens bloc de l’est : est-il possible que la vénérable institution – comme on dit… - fasse des économies sur le coût des contrats d’engagement des chanteurs ? Je crains que ces deux objectifs soient incompatibles.
Svetla Vassileva, bulgare et lauréate du concours Traviata de Vienne en 2000 – merci gougueul, tu pense bien que je ne la connaissais pas avant samedi soir – incarne Manon. Elle chante très bien, et très fort ; malheureusement, un vibrato inopportunément – et trop – ample m’a empêché de goûter la justesse des ses contre-ut, et c’est dommage – comme disait ma prof de violoncelle, degueulando, c’est pas de la musique… En revanche elle fait preuve d’une belle maîtrise dans les pianissimos, pianissimi pour les puristes tatillons ; et surtout, quelle actrice ! La passion romantique incarnée, elle vit le rôle, et elle monte crescendo dans l’intensité à mesure que la soirée avance, et son agonie est déchirante, elle lui donne toute sa dimension douloureuse.
Misha Didyk est Des Grieux, l’amoureux de Manon, le deuxième rôle titre. Il donne lui aussi de la profondeur à son personnage, et chante vraiment bien. Tout comme Svetla Vassileva, il monte en puissance tout au long du drame, et lors de la scène finale, son talent vocal et dramatique est à l’unisson de celui de sa partenaire.
Une bonne soirée, quand même…

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Commentaires
F
moi j'ai beaucoup aimé..une bien meilleure distribution que souvent, comme tu dis. Pas des petits jeunes. Mais je crois qu'il nous est difficile d'être impartiaux quand on écoute à longueur de temps les plus grands sur CD...j'écris ce commentaire avec Cécilia qui interprète divinement les castrats...évidemment, c'est encore autre chose...mais ils étaient très bien quand même!
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