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21 mai 2010

Jean-Guihen Queyras – Bach – Suites pour violoncelle seul

Encore un post sur les suites pour violoncelle seul, de J. S. Bach. C’est le troisième de ce blog, après celui consacré à l’interprétation de Marc Coppey au disque, et celle que j’ai vue et entendue en concert par Peter Wispelwey. Cette fois c’est la version de Jean-Guihen Queyras dont je vais te parler, chère lectrice, cher lecteur, comme promis la dernière fois. Et il y aura même un petit bonus à la fin de ce billet.

Dès la première écoute du disque de jean-Guihen Queyras, j’ai été conquis. Voici une façon de jouer les suites, et plus généralement du violoncelle, que j’aime beaucoup : vif, précis, alerte, juste, charmeur, décomplexé, ce garçon est d’évidence en phase avec son temps. Comme M. Coppey, il a assimilé l’héritage des anciens, sans les sacraliser, et a continué sa route, poursuivi l’étude de ces pièces, trouvé sa voie. Et il nous offre une lecture nouvelle des suites – comme chacun des violoncellistes qui tente l’exercice, heureusement d’ailleurs, quel serait l’intérêt qu’ils nous présentent tous la même chose – pleine de vie et de bonne humeur. C’est léger et dansant – d’ailleurs ces suites sont des suites de danses, gavotte, bourrée, menuet, gigue, allemande, courante – son archet dessine une phrase nette, claire dans son discours, sans trop l’intellectualiser, la musique, la danse avant la prise de tête ; et pourtant son interprétation semble le fruit d’une étude approfondie, d’une réflexion aboutie, bien que probablement temporaire : l’intelligence qui transpire de sa musique le décrit comme une personne en perpétuel questionnement, sûr de lui lorsqu’il nous délivre sa vision des suites maintenant, mais la sensation est grande que sa vérité du jour ne sera pas celle des jours prochains, certitude et doute en même temps, certitude nécessaire pour aujourd’hui, et doute quant à l’existence même d’une vérité intrinsèque. Voici une grande interprétation, digne d’un grand violoncelliste, à l’égal des illustres aïeuls.

Petit bonus : je viens d’écouter Anne Gastinel dans ces suites, et c’est bien aussi, mais j’aime un peu moins. Le son, la technique, le phrasé, tout est là comme chez ses consœurs et confrères, néanmoins il me manque un petit truc, un je ne sais quoi qui me ferait frémir. Attention, chère lectrice, cher lecteur, ce qu’elle fait est admirable, je bave d’envie et de jalousie de jouer un jour ces suites seulement dix fois moins bien, mais en tant qu’auditeur, je reste frustré par son interprétation, pas assez habitée, à laquelle il manque un petit supplément d’âme, une petite étincelle de conviction, comme s’il lui avait fallu délivrer, comme les autres, un disque de ces suites, dans la précipitation. Ce n’est pas grave, Anne dispose encore de belles années devant elle pour approfondir son sujet, et nous offrir à nouveau, plus abouties, les suites pour violoncelle de J. S. Bach.

Anne Gastinel, Marc Coppey, Jean-Guihen Queyras, ou encore Ophélie Gaillard, Sonia Wieder-Atherton, Henri Demarquette, Gautier Capuçon et j’en oublie, l’école française du violoncelle nous livre de grands instrumentistes et de grands interprètes.

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Commentaires
B
Petite question : je suppose que la version de Jean-Guihen Queyras est LE "cadeau inattendu". Mais pourquoi ne mets-tu pas son nom en couleur (même sans faire de lien vers un autre article) ? De même pour Anne Gastinel.<br /> Et pourvu que ta Fred ne soit pas envieuse du fait que je mets plus de commentaires sur ton blog en ce moment que sur le sien - que je trouve fort intéressant et agréable à voir d'ailleurs !<br /> Amitiés à tous
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