Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Capharnablog
Derniers commentaires
Archives
Capharnablog
27 mars 2015

La famille Bélier

17 décembre 2014. C’est la date à laquelle ce film est sorti en salle. Et nous l’avons vu au cinéma samedi soir dernier. Trois mois plus tard. Dans ma petite ville. Et pourtant la salle était au moins à moitié pleine. Le bouche à oreille fonctionne encore visiblement.
J’avais lu pas mal de critiques à propos de ce film. Du bien. Du très bien. Du moyen. Du mauvais et du très mauvais. Et dans le très mauvais, ces critiques étaient pour la plupart très condescendantes vis à vis d’une comédie familiale plutôt bien faite. Condescendantes. Comme fréquemment le sont les critiques françaises pour les comédies françaises. Qu’ont donc ces critiques à considérer que le rire et les bons sentiments ne font pas un bon film. Faut-il forcément qu’un film soit chiant, faut-il forcément ne rien y comprendre, faut-il forcément que le public soit pris pour un imbécile sans culture parce qu’il aime une comédie familiale française plutôt bien faite ? Bon, certes, j’exagère un peu… un gros peu… Ok. Mais je ne suis pas très loin de la vérité vis à vis de quelques critiques intellectualistes regardant de très haut la France d’en bas qui sourit voire rit au cinéma.
Mais revenons à nos moutons notre film, chère lectrice, cher lecteur.
J’ai beaucoup aimé ce film. Autant te le faire savoir tout de suite chère cher lectrice lecteur - ouais, j’ai un peu mélangé les mots pour rompre un peu la monotonie. Évidemment, peu après le début du film, l’épilogue ne fait aucun doute : ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants… mais nooon, c’est pas vrai. Et puis de toute façon, je ne vais pas te raconter la fin si tu ne l’as pas encore vu. Mais je peux te raconter un peu l’argument.
Petit village. Une lycéenne. Paula. Parmi les autres lycéennes de son lycée. Qui intègre la chorale du lycée pour les beaux yeux du beau mec. Et qui tape dans l’oreille du chef de choeur et prof de chant : elle est douée. Alors il l’a convainc de tenter le concours de la maîtrise de Radio-France. Qu’elle réussira bien sûr - zut j’ai dévoilé la fin, mais c’est pas grave, c’est comment elle réussit ce concours qui importe. Mais. Car il y a un mais, autrement pas d’histoire. Les parents de la gamine sont agriculteurs, et ce n’est pas un problème. Les parents et le frère de la gamine sont sourds, et ça semble poser problème. Paula est l’interface de ses parents avec les fournisseurs, les clients, la banque, l’administration. Et son départ pour Paris, pour chanter - quel drôle d’idée, mais la vie est moins désespérante en chantant - va priver le reste de la famille de son interprète signes/français. Catastrôfffe !
En fait ce qui se joue dans cette jolie histoire, c’est le passage ; passage vers l’âge adulte avec l’autonomie, corollaire inévitable que ses parents mettrons quelque temps à accepter ; passage au rôle d’observateur lointain de la vie de leur enfant, lâcher prise, laisser faire, s’en réjouir. Et si tous les parents présents dans la salle de cinéma, dont des enfants sont partis vivre leur vie, versent une larme pendant la scène de l’audition, c’est que ça résonne, ça fait écho : cette scène met des mots sur un ressenti, il est tellement facile de se projeter, d’entendre et de voir son propre rejeton nous faire la déclaration d’amour qu’il ne nous a probablement pas fait, par pudeur ou timidité, et nous expliquer qu’il lui faut partir, prendre sa route, tracer son chemin, qu’il ne nous oublie pas, qu’il ne nous trahit pas, bien au contraire, il nous fait honneur en prenant son envol. Car finalement, nous les élevons pour ça nos enfants, pour en faire des adultes autonomes et responsables qui n’ont plus (trop) besoin de nous. Leur départ est le symbole de notre réussite.
Cette comédie m’a fait penser à deux autres films.
Billy Elliot. Une autre histoire d’un enfant qui veut vivre sa passion à l’encontre des aspirations de sa famille et de son milieu social et culturel d’origine. Cours en cachette de la famille. Concours réussi pour intégrer une prestigieuse institution. Vivre son rêve est donc possible.
Intouchables. Un autre film dont un des personnages est handicapé. Et dont le handicap n’est pas le sujet du film. J’avais écrit un billet sur ce film ici. La surdité, là non plus, n’est pas l’élément déterminant, c’est seulement une façon de montrer que si les enfants ont besoin de leurs parents, la réciproque est vraie ; le départ des enfants, dans l’ordre des choses, est finalement parfois plus difficile à vivre pour les parents que pour les enfants.

Publicité
Publicité
Commentaires
T
Comme chantait Michel Sardou : "mes chers parents, je pars, je vous aime, mais je pars...". On ne peut être que fiers d'eux !!! Et c'est le plaisir de les voir à la maison de temps en temps ! Ils sont biens nos garçons, hein !
E
J'hésitais à aller le voir mais ça m'incite à y aller!
Publicité