Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Capharnablog
Derniers commentaires
Archives
Capharnablog
7 novembre 2008

Prix littéraire

Il y a quelques jours, en fin de journée, je suis allé assister à la remise d'un prix, le Prix littéraire Inter-CE National. Le Prix Littéraire Inter Comités d’Entreprise existe depuis 1997. Il est né sous l’impulsion des Inter-CE de Nantes et d’Angers et est désormais proposé par le réseau national CEZAM qui regroupe trente associations Inter Comités d’Entreprise installées un peu partout en France. Ce sont donc plus de 300 comités d’entreprise et organismes similaires et plus de quatre milles lecteurs-votants qui participent à ce prix. Il a pour objectif de favoriser la découverte de romans contemporains, de souligner le travail des maisons d'édition qui les ont édités, de développer les échanges entre les lecteurs à l'intérieur et à l'extérieur des entreprises, et de proposer des rencontres d'auteurs.

Chaque Comité d'Entreprise adhérent propose aux salariés de leur entreprise la lecture d'une dizaine de livres s'échelonnant du mois de septembre précédent l'année du vote au mois de juin. Chaque lecteur possède une feuille de notation sur laquelle il note de 1 à 10 suivant sa préférence. Une fois tous les votes regroupés, le Prix National est décerné.

La sélection de ces dix livres est issue de « petits » ou « moyens » éditeurs - par opposition aux grosses machines quasi industrielles qui nous vendent des best-sellers auto proclamés tout comme Hollywood nous matraque de blockbusters plusieurs fois par an, ces différents produits étant conçus et commercialisés de la même façon, avec packaging, merchandising, promotions dans les médias à temps de cerveau disponible assurées par les VRP habituels du bourrage de crane. Les dix propositions de lecture étaient les suivantes, dans l’ordre issu du vote des salariés :

· Porteurs d'âme – Pierre Bordage – Ed. Au diable vauvert

· Camino 999 – Catherine Fradier – Ed. Après la lune

· Toutes ces vies qu'on abandonne – Virginie Ollagnier – Ed. Liana Levi

· La femme de l'Allemand – Marie Sizun – Ed. Arléa

· Samba triste – Jean–Paul Delfino – Ed. Métailié

· Train bleu train noir – Maurice Gouiran – Ed. Jigal

· La petite piscine au fond de l’aquarium – Ed. Jean–Noel Blanc

· Déneiger le ciel – André Bucher – Ed.Sabine Wespieser 

· Canaille blues – Ella Balaert – Ed. Hors Commerce

· Julien Letrouvé colporteur – Pierre Sylvain – Ed. Verdier

Par manque de temps, je n’en ai lu que six. Et je me suis régalé six fois : Bordage, Delfino, Gouiran, Blanc, Balaert et Sylvain.

Mon vainqueur personnel est Maurice Gouiran avec « Train bleu train noir », petite merveille littéraire, policier machiavélique, histoire d’un plat qui se mange froid, très froid, trahison mortelle sur fond d’Histoire, deuxième guerre mondiale.

C’est donc Bordage qui l’emporte. Et j’en suis ravi. Car je connais cet auteur depuis sa première parution, Les guerriers du silence, space-opera en trilogie, captivant, envoutant, prenant, mangeur de sommeil à force de lecture nocturne – et oui, la journée, deux ou trois bricoles, comme la petite famille, la maison, le boulot, et quelques activités accessoires, m’accaparent un peu trop… Et Pierre Bordage était présent pour l’occasion ! Nous avons pu converser avec lui, grâce à la présence d’un libraire acheter un ou deux de ses volumes et les lui faire dédicacer, bref partager un moment convivial avec un auteur que j’apprécie beaucoup. Le libraire présent était accompagné de Philippe Fusaro, lauréat 2004 avec « Le colosse d’argile » (Ed. Gallimard). Ce dernier était chargé d’engager une conversation avec Pierre Bordage, et nous assistâmes à un débat riche, intéressant et parfois technique, sociologique, philosophique, sur la littérature de science fiction, sa place parmi les autres genres, et en particulier son rejet assez massif par le grand public par méconnaissance de la richesse et de la variété des auteurs, des styles et des thèmes abordés, à l’identique des autres genres littéraires, et sur ce travers très français de contester voire refuser à un créateur d’exercer ses talents dans plusieurs domaines, l’étiquette de ses premières production lui étant tatoué sur le front – il paraît que le public serait idiot et vite déstabilisé, perdu, rebuté par un artiste girouette, au grand dam des pro de la com, ce sont les pro de la com qui le disent… Puis nous fûmes invités à prendre la parole pour commenter ou interroger nos deux écrivains, pour notre plus grand plaisir, et j’espère le leur.

Ce fut un très bon moment, intéressant certes, mais plus encore « ouvrant », je veux dire qu’à travers leurs propos, ces deux auteurs m’ont entrouvert une porte sur des possibilités nouvelles de compréhension de ce que je lis, m’ont fait entrevoir l’autre côté du miroir, les vertiges de réflexions disponibles jusq’alors inconnues. Je suis reparti de cette soirée plus riche que j’y étais arrivé. Merci messieurs.

Publicité
Publicité
Commentaires
P
Et Marie SIZUN est le Grand Pirx des Lectrices de ELLE 2008.
Publicité