Roméo et Juliette - Prokofiev
Nous rentrons de l'opéra, où nous avons assisté à un spectacle magnifique, le ballet de Prokofiev, Roméo et Juliette. Voici un extrait de la présentation de la soirée (site de l'Opéra de Lyon):
"Angelin Preljocaj (d'origine albanaise) a su trouver son langage personnel dans le paysage contemporain: fasciné par les relations entre les êtres, il s'est fait l'observateur de la dérive des sentiments, que les corps expriment avec force. Il transpose ainsi l’histoire tragique des amants de Vérone dans un pays totalitaire : l’ordre social, contrôlé par une milice omniprésente, leur ôte la liberté de s’aimer. Aidé par son décorateur Enki Bilal, dont les B.D. futuristes décrivent des univers étouffants, Preljocaj impose des images rudes et implacables, ramassant l’action sur les thèmes musicaux de la partition, et exacerbant les tensions par une chorégraphie anguleuse et âpre, sensuelle et frémissante, qui bouleverse."
C'était superbe. Je ne suis absolument pas attiré par la danse, classique, moderne ou autre, et je suis allé voir ce spectacle avec un intérêt moyen, motivé par la perspective d'une bonne soirée en ville en compagnie de ma chère et tendre. Et le choc fut réel : l'expression des corps, la technique complètement effacée par la théatralité des danseurs, émotion présente et palpable, la musique si belle, la chorégraphie en osmose, le récit clair et compréhensible pour des profanes tels que nous, le crescendo de l'intensité dramatique, les duos des solistes prenants, et la scène finale bouleversante... Un grand moment.