Audimat

Rien n'y fait, c'est toujours la désoluation point de vue fréquentation, sur ce blog pourtant si plein d'intelligence et d'intéret.
J'ai donc décider, pour améliorer mon audimat, d'utiliser les méthodes de nos grands médias privés : des peoples en  pleine page, du vrai people qui fait rêver la ménagère de moins de cinquante ans, du vrai people auto-engendré par ceux qui le vendent, du vrai people conscient - mais pas toujours, certains sont vraiment des crétins - d'être le pion d'un big boss qui se fout de lui comme de son premier million mais trop content de jouer le jeu, vingt ans de smic gagné en deux ou trois ans de prostitution connivence bien négociée ; et du fric dégoulinant des poches de gros nazes de l'ex bloc soviétique trimbalant leur bedaine gélatineuse au dessous de joues flasques et grasses que de probables mafias et/ou compromissions ont rendu richissimes, du fric dégoulinant des valises de dictateurs présidents africains un brin autoritaires qui ont bien appris du colonnialisme évangélique de nos ancètres, charité bien ordonnée commence par soi-même, installés chez leurs colonnisateurs, dans leurs palais et dans leurs banques, impudents et diplomatiquement imunisés, du fric dégoulinant des portefeuilles des grands patrons à jamais insatiables et pour longtemps encore - pour toujours ? - à la botte de la finance et du politique, méprisant le commun, concédant quelques miettes pour apaiser la colère du peuple qui s'imagine avoir fait plier les puissants, du fric dégoulinant des palais de nos élus, placés ici par nos soins, et nous, tendant la tondeuse au berger, éblouis par tant de luxe scotchés à nos télés plasma à crédit usurier, anesthésiés, le nez collé sur l'écran, pauvres moucherons se précipitant sur la lumière hypnotique ; et du sexe, corollaire du people et du fric, du sexe à tous les étages et dans tous ses états, pour tout le monde, des scandales savamment distillés, rumeurs et fuites orchestrées, fascination garantie et réflexion analgésiée ; et au-dessus de tout, la peur, la peur de l'autre, la peur du voisin, la peur du chien du voisin, la peur du gendarme, la peur des jeunes, la peur du lendemain, la peur de la mort, la peur de son mari, la peur de vieillir, le peur de son chef, la peur de manquer, la peur de réfléchir, la peur de la lucidité, la peur du néant, la peur du noir, la peur de dieu, la peur de son ombre, la peur du vide, la peur de la peur, la peur de vivre, la peur de mourir, la peur d'être soi-même, la peur de la guerre, la peur de l'amour, la peur de la vérité, la peur du mensonge, la peur du désordre, la peur de la foule, la peur de la solitude, la peur d'être. Quel terreau extraordinaire ! Quel moteur, quelle motivation ! Quel levier à qui sait en user. Et ils savent, nos puissants, nos riches - ce sont souvent les mêmes, et d'ailleurs, sont-ils puissants parce qu'ils sont riches, ou sont-ils riches parce qu'ils sont puissants ? Causalité intéressante... Sûr, il savent en user, avec circonspection, prudence, juste ce qu'il faut pour maintenir la pression et détourner l'attention, il y a bien des ratés de temps en temps, avec émeutes ou manifs ou bouc-émissaires ou scandales, c'est selon et peu importe, le principal est de maintenir la france d'en bas dans une fébrilité décérébrante. La carotte, le baton, le pain, les jeux : tout y est. Morituri te salutant.
Bref, je ne suis pas sûr d'attirer le chaland avec de tels fadaises, écrire au milieu de la nuit, c'est pas bon... il va me falloir retravailler ma ligne éditoriale.
Buona note.

Comments

[Blandine]

Bon, bein... j'ai commencé à lire et puis... je me suis mise à compter ! c'est plus naturel, me diras-tu, pour une prof de maths - de formation - et j'ai compté 30 lignes pour une seule phrase, les : et ; ne marquant pas la fin d'une phrase. Et bien quel souffle !!!
Bon ok, je relis pour t'faire plaisir. Bonne soirée !