Vendée Globe
J'allume la télé, il est pas loin de vingt heures, et je zappe, l'esprit et le doigt voyageurs sur la télécommande, vagabondant sur le réseau hertzien de série (navrante) en jeu télé (débile), de spot de pub (abrutissant) en film (de noël bien sûr). Et j'arrive finalement sur la fin du journal de la trois, la journaliste nous redit tous les titres "développés dans ce journal". Et voici ce que j'ai préféré : Yann Eliès a été récupéré par la marine australienne, l'opération a couté 490 000 euros. Et elle passe à la suite. Comment va-t-il ? Bien ? Pas bien ? On ne sait même pas s'il est vivant, ramené à terre certes, mais dans quel état ? La seul chose importante, c'est le coût. L'argent, toujours l'argent, l'objet de toutes les attentions de la presse, tout à fait dans l'ambiance, la crise à tous les étages, elle a bon dos la crise, on la met à toutes les sauces, même celle du sauvetage en mer, et on entretient et on amplifie l'angoisse de la France d'en bas, rendez-vous compte, pauvres gens, alors que vous vous serrez la ceinture, alors que vous souffrez des abus des riches qui vous tondent à vif, on craque trente ans de smic pour sauver un gars qu'on n'a même pas obligé à aller dans le sud pacifique pour se casser la guibole sur un bateau, à voile en plus, cher comme cinq ou dix rolls, de quoi nourrir plein de monde pendant plein de temps, de quoi faire plein de bien à plein de gens malheureux, ah c'est scandaleux tout ce pognon qu'on noie dans l'océan au lieu de m'en faire profiter...