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21 octobre 2008

La clémence de Titus

Vendredi soir nous sommes allés à l’opéra : nous avons assisté à « La clémence de Titus », de Mozart.

Que dire ?

Nous avons passé une excellente soirée, cet opéra, que je ne connaissais pas, est parsemé d’airs magnifiques, enchanteurs, envouteurs, sereins, apaisants. Mais l’opéra en lui-même, le bâtiment, donne le cadre, bien évidemment, mais plus que ça encore, nous sommes dans le temple, le saint des saints, nous sommes nombreux, les petites gens au paradis, les moyennes en dessous, et les riches en belles robes et costumes noirs et nœud pap au parterre, là où le prix d’une place nourrit une famille modeste toute une semaine, mais ce n’est pas grave, car ces mondes différents qui généralement s’oppose, sont ensemble dans la même attente, la même envie, le même plaisir, et c’est la mixité sociale que nos politiques théorise qui s’opère dans ces lieux : il suffit de venir acheter une place, le premier prix est cinq euros, tu rajoutes le ticket de métro, et tu te paies deux heures trente de bonheur et d’oubli du quotidien pour pas grand-chose, et pendant que tu es là, t’es pas devant la télé à regarder n’importe quoi et à rendre ton cerveau disponible aux pubs abrutissantes et aux messages lénifiant, tout va bien, ayez confiance on s’occupe de tout, mais là je m’égare, revenons à l’opéra et aux merveilles qu’on peut y entendre, et aux merveilles que nous y avons entendu.

Un sujet un peu moins chouette, celui du décor et des costumes : l’histoire a été transposée, les gars sur scène ne sont pas en jupettes et glaive au côté, et les filles pas dans de grands drapés blancs ou bleus. Non, tout le masculin est en costume japonisant avec grand pantalon biplace, voire triplace, beaucoup trop grand pour les personnes qui les portent, et vestes strictes tristes ; les féminines s’en sortent mieux avec des robes qui ressemblent vraiment à des robes, mais j’aimerais comprendre pourquoi la traitresse, la meurtrière, la manipulatrice porte la robe étincelante avec décolleté profond quand la jeune fille honnête fidèle et amoureuse et compatissante n’a qu’une robe de base sans fioritures ni décolleté profond, cela veut-il dire que les belles sont de mauvaises femmes dont le ramage cache la méchanceté et l’ambition, et que les pauvres cruches sont condamnées à l’invisibilité, à la transparence et à la laideur ? Drôle de morale pour cette histoire. Il reste que les costumes sont moches. Et que dire des décors ? Minimalistes, la production ne devait pas être très riche, mais en fait probablement que si, tout ce foutage de gueule est probablement signé d’un artiste renommé, ou au moins demandé. Heureusement la musique de Mozart est intrinsèquement auto suffisante, et les artistes qui la servaient ce soir-là étaient à la hauteur de la partition, chanteurs et musiciens. Bravo !

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