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11 novembre 2009

José Van Dame - Opéra de Lyon

Hé ben eux alors ! Y s'gènent pas, toujours fourrés à l'opéra, j'te jure !
Oui, nous sommes encore allés à l'opéra de Lyon dimanche après-midi dernier, nous y avons vu et entendu José Van Dam, dans un programme varié et magnifique : Schumann (Les amours du poète, mais si j'avais voulu un peu me hausser du col j'aurais donné le titre en VO, Dichterliebe, mais ça me parle beaucoup moins), Fauré (des poêmes français et un anonyme), Duparc (d'autres poêmes français dont le sublime poême de Baudelaire L'invitation au voyage) et Poulenc (avec des chansons gaillardes, pas très éloignées pour certaines de paillardes).
Je serai honnète avec toi, chère lectrice, cher lecteur, si nous n'avions pas un abonnement pour la saison, nous n'aurions jamais eu l'idée aussi sote que grenue d'aller voir un concert de lieder allemands de Schumann et de leur pendants français mis en musique par Fauré ou Poulenc, et encore moins par Duparc. Et nous aurions eu tort - et le tort tue, et la mort mue, et le porc pue, mais là je m'égare... Nous aurions eu tort, nous avons passé un merveilleux moment.
En premier lieu, c'est José Van Dam sur la scène - et non, pour répondre à un collègue de travail auquel je ne peux pas en vouloir de son ignorance mais pour ses références il ne mérite aucune clémence, ce n'est pas le frère du Jean-Claude homonyme - José Van Dam, LE José Van Dam. Dès son entrée sur scène, sa présence nous impressionne, nous connaissons son talent, sans oublier qu'il a chanté ici même il y a vingt cinq ans lors de l'inauguration du nouvel opéra.
Première partie : Schumann. En allemand bien sûr. Alors on ne comprend pas grand chose, voire rien du tout, en fait. Mais c'est beau. Même si José Van Dam semble un peu en dessous, comme un vieux diesel qui doit chauffer un long moment pour donner tout son talent. Mais c'est beau.
Deuxième partie : musique française sur des poêmes français. Fauré et Duparc, c'est de la belle musique, et c'est du beau texte, alors ça fait de belles chansons. De très belles chansons, superbement servies. Poulenc : alors là, un pur plaisir. Des textes du XVII° gaillards, égrillards - L'Offrande - Au dieu d'Amour une pucelle/Offrit un jour une chandelle/Pour en obtenir un amant/Le dieu sourit de sa demande/Et lui dit : en attendant/Servez-vous toujours de l'offrande - servis par une musique du XX°. Et les deux donnent une impression d'intemporanéité - je suis pas sûr que ça existe, intempomachinchose, d'ailleurs mon dico me dit que non, et me propose intemporalité, mais ce mot ne me donne pas satisfaction, je cherche la notion de hors du temps - c'est la rencontre de deux temps clairement identifiés dont la fusion sort du temps, appartenant aux deux et à aucun. C'est tout à fait incroyable, c'est drôle, enjoué, savoureux. Et JVD - José Van Dam, JVD, c'est plus court - nous a servi ces petits bijoux avec brio, légèreté, cocasserie, espièglerie, un pur bonheur. Il nous tenait en haleine, de chanson en chanson, par une diction impeccable nous laissant jouir du texte autant que la musique. Un régal. La grande classe.

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Commentaires
F
un pur moment de bonheur, un grand monsieur, un maître. Vraiment sublime. Et hop, ce soir on remet ça avec Barichnikov...dans un autre genre, ça va être grandiose aussi!
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